On ne grimpe pas seul
Une bonne séance de grimpe hier soir. Plusieurs apprentissages! Les grimpes se suivent mais ne se ressemblent pas. Le 1er événement arrive lors d’une chute de 30 pieds au bas mot (32-33 pieds à mon avis). Une longue chute!! Ma plus longue depuis que je fais du lead. Comme à mon habitude, après chaque grimpe en lead, je ne mousquetonne pas la dernière dégaine et je chute. Pourquoi? J’aime ça!! Mais aussi, je ne veux pas avoir peur de chuter, alors je m’expose. J’étais à 5 pieds de mon assureur (qui lui a monté jusqu’à la 1re dégaine) lorsque j‘ai chuté. Pourquoi cette chute était plus longue que d’habitude ? Il y avait sûrement un peu plus de mou dans la corde. Je trouve que ces chutes en fin de voie sont plutôt une saine habitude, car elle permettent, en autre, de connaître la limite du binôme (le couple grimpeur/assureur) dans un cadre sécuritaire. Beaucoup de paramètres déterminent si une chute sera sécuritaire : la différence de poids, la distance entre l’assureur et le mur, le mou dans la corde, la longueur de corde sortie, les caractéristiques techniques de la corde, la distance entre la dernière dégaine et le grimpeur, l’assurage plus ou moins dynamique de l’assureur, etc. Chuter en variant les paramètres permet d’acquérir un répertoire de chutes connues comme sécuritaires et d’autres comme limites. Cette chute était dans la catégorie « limite ». Un employé de Allez-Up m’a semblé se questionner sur ce qui venait de se passer. Il est allé voir un autre employé qui était à côté de nous, puis est venu nous voir. Il nous a demandé si on pratiquait de grosses chutes et de faire attention à la différence de poids ;). Il nous a dit également que cela pouvait « effrayer les gens autour ». Hummm effrayer?? Il faut dire qu’il y avait un groupe organisé qui, visiblement, essayait l’escalade pour la 1re fois. Donc, le message était que ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour pratiquer ce genre de chute. Je n’ai pas vraiment considéré la présence du groupe, mais c’était un bon commentaire. Soyons attentifs à ce qui se passe autour. Mon assureur a tout de même vérifié qu’il était correct de pratiquer ces grosses chutes dans le cadre du fonctionnement d’Allez-Up, auprès de Nicolas et la réponse était : oui! À condition que ça reste sécuritaire. Ce que nous respectons sans aucun doute!! On se parle à chaque fois que l‘un de nous a un doute.
Un autre exemple : je grimpe une 5.10A sur le mur de lead (en devers). En arrivant dans le toit, comme à mon habitude, je ne mousquetonne pas la dernière dégaine et je regarde mon assureur pour lui faire comprendre que je vais chuter pour finir ma voie. De mon point de vue, tout est sécuritaire et je chute! La chute se passe sans problème et quand je regarde mon assureur, je le vois par-dessus une fille qui assurait sur la voie d’à côté! En arrivant en bas, il me dit qu’il m’avait dit non à la chute, car il se doutait qu’il allait arriver sur l’assureuse! Je n’ai rien entendu. Encore là, j’aurais peut-être dû mieux évaluer la conséquence de ma chute : mon assureur est invariablement ramené dans la direction de la 1re dégaine et lève du sol lorsque je chute. Cela peut entraîner mon assureur sur une autre personne si celle-ci se trouve sur le chemin. C’est quelque chose que j’aurais pu prévoir.
J’ai également réalisé que la communication entre assureur et grimpeur à 48 pieds de distance peut-être problématique. Nous avons décidé que nous allions utiliser un signe de tête pour signifier s’il est prêt ou non à assurer ma chute de fin de voie.
Il y eut d’autres enseignements dans cette soirée : l’engagement que des voies peuvent demander (exemple : dans la 5.10A entre la 4e et 5e dégaine) versus notre aisance dans ses passages exposés dans le cadre d’un gym. Mais ça fera l’objet d’un autre petit article ;)
Comment je me sentais après cette soirée ? Disons que j’avais le sentiment que je devais être plus attentif à ce qui se passe autour. Je dois prendre le temps d’évaluer les situations, pas seulement dans notre contexte grimpeur/assureur, mais aussi dans un sens plus large, en incluant les gens qui grimpent et assurent autour de nous, voire même dans un contexte de gym d’escalade.
Voilà !
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